Historique des Halles

Les halles actuelles ont été construites par la municipalité en1862 et 1863.La 1ère mise en service s?est faite à l?automne de 1863.

Avant les halles d?aujourd?hui, il existait des anciennes halles, qui se situaient au même emplacement et avaient à peu près les mêmes dimensions, elles étaient supportées par des piliers en bois , comme celles de Chantonnay que les plus anciens ont connu, ou comme celles des Moutiers les Mauxfaits qui datent de 1765. À l'intérieur de ces anciennes halles il y avait cinq passages entre les étalages, c'était un lieu de marché, les jours de foire . . .

De quand dataient ces vieilles halles ? nul ne le sait. Cependant on a la certitude qu'elles existaient avant 1699 puisqu'on a retrouvé un document de cette date mentionnant que sous ces halles un bébé avait été abandonné auquel on aurait donné le nom de Pierre.

Par ailleurs, on peut observer sur un plan de 1824, qu'il existait un « Jardin des halles ». Il se situait à l'emplacement de la maison de Mme Jeanne Avril et de M. et Mme Herment : 12, place des 3 canons (ancienne pharmacie), ces deux maisons se sont construites vers 1872, soit environ une dizaine d'années après les halles . Ce jardin prenait environ les deux tiers de cet ensemble de bâtiments entre les halles et la rue Jacob et entre la place des 3 canons et la rue des halles.

Jusqu'au milieu du 19ème siècle , les anciennes halles appartenaient à deux propriétaires. La gestion en était assurée par un locataire privé. Le bâtiment était dans un état de vétusté tel que la commune s'inquiétait pour la sécurité des utilisateurs et dès 1839 souhaita en devenir locataire.

En 1848, L'un des deux propriétaires, M. Soulard , se décida à vendre sa part. Dans sa délibération du 10 octobre 1848, le conseil municipal décida d'acquérir la moitié des halles, il considèrait que cette acquisition était très favorable aux intérêts de la commune . La transaction se fit moyennant une rente annuelle de 80 F au profit du propriétaire.

   Dans sa délibération du 10 novembre 1861, le conseil confirma à nouveau « que les halles sont dans un état tel que la sécurité des personnes voyageant par dessous est gravement compromise ».

Le fait d'être deux propriétaires, constituait un obstacle insurmontable à la restauration et au bon entretien du bâtiment. En conséquence le conseil délibéra, en demandant au préfet « d'autoriser la commune à acquérir d'abord à l'amiable, dans le cas contraire par expropriation, la moitié des halles appartenant à M. Leroux Auguste épicier au bourg de Bournezeau, et aussi conseiller municipal ».

Le 25 mars 1862 - M. Sulpice Mallet maire, exposa au conseil municipal que « le 13 février 1862, M. Leroux Auguste propriétaire de la moitié des halles , a fait enfin une promesse de vente à la commune de Bournezeau, moyennant la somme de 600 F payables à l'entrée en jouissance soit le 24 juin 1862 et d'une rente annuelle de 100F par an ». Le conseil délibèra en acceptant d'acquérir la moitié des halles aux conditions ci-dessus.

Le 6 avril 1862 - Le maire expose au conseil que l?acquisition de la moitié des halles est un fait accompli et que la commune est désormais l?unique propriétaire de cet immeuble.

Vu l'état de délabrement, la restauration en sembla impossible : une partie de la toiture était déjà tombée et la détérioration du reste était menaçante pour la sécurité des personnes et des marchandises. Une reconstruction s'imposait au même emplacement.

Après délibération du conseil cette décision fut prise à l'unanimité et on décida de faire établir des plans et devis.

Le 22 mai 1862 - Les plans et devis de la reconstruction des halles furent communiqués au conseil. Le montant de la dépense s'élèvait à 8648,26 F, les matériaux des vieilles halles ont été donnés au constructeur.

Les dépenses d'acquisition et frais d?actes qui s'élèvaient à 2000 Fété, ont  cumulés à la reconstruction, le total faisait 10648,26 F

Le 26 juin 1862 - Le conseil délibèra, il acceptait les conditions. Un emprunt sur la totalité de la somme s'élevait à 10648,26 F. Le remboursement se fit sur 12 ans, moyennant un impôt annuel extraordinaire de 7 centimes par franc pendant 12 ans à partir de 1863. La construction des halles débuta aussitôt, elle s'est terminée à l?automne 1863.

Le 10 novembre 1863 - Les tarifs de location ont été établis ainsi : Pour les jours de foire et assemblées de 1ère catégorie, 1 F par mètre courant, pour une assemblée de 2ème catégorie, 0,50 F, pour les jours ordinaires, 0,35 F.

Les marchands étalagistes étaient autorisés à coucher sous les halles moyennant la somme de 50 centimes, ce qui sous-entend que les marchands installaient leurs marchandises la veille de la foire ou du marché.

Les foires de Bournezeau étaient alors très renommées. Elles étaient fréquentées par les habitants des communes avoisinantes, où la population était plus nombreuse qu'aujourd'hui. A cette époque Bournezeau comptait plus de 2100 habitants et St Vt Puymaufrais 930 environ.

  • Ces anciennes halles étaient plus grandes. La longueur était de 26 mètres, les halles d'aujourd'hui 24. les deux mètres supplémentaires se situaient coté rue de l'Abbaye. Entre cette dernière et les anciennes halles il y avait environ 3 mètres , soit un peu plus qu'un passage de charrette. La largeur était de 18 mètres , contre 14 aujourd'hui. Les 4 mètres supplémentaires devaient se trouver en grande partie coté rue de la Miltière. (coté maison de Mme Avril). Sur les quatre faces du bâtiment actuel, il y avait à l'origine quatre grandes ouvertures de dimensions égales.

    1888 - Le 4 juin les halles ont subi d'importants dégâts de tempête. Un ouragan a en effet fait de gros dommages à la toiture.

    1903 - Le 22 novembre une autre grosse tempête enlèva une partie de la toiture. De grosses réparations s'imposérent rapidement.

    Compte tenu du fait que certains conseillers hésitaient à conserver les halles, le maire M. Rouzeau convoqua de suite les conseillers pour une séance extraordinaire le 1er décembre 1903. Sur les quinze conseillers convoqués, huit seulement répondirent présent. Après délibération, cinq conseillers sur huit acceptérent la réparation.

    Il s'en est fallu de peu que les halles disparaissent.

    Jusqu'à ce jour, les marchands disposaient de la totalité des halles les jours de foire et marché. Mais le 21 février 1904, le maire M. Rouzeau réduisit leurs emplacements habituels et se réserva la partie nord. Peut-être avait-il une idée derrière la tête. En effet « certains conseillers s'interrogeaient : « Pour quoi faire? » La réponse à cette interrogation trouva peut-être sa réponse 5 ans plus tard.

    1909 - En effet, un petit local fut construit à l'intérieur des halles pour loger la pompe à incendie. Les pompiers y accèdaient par la porte nord ouest.

    1911 - Il y a eu à nouveau une tempête provoquant de très nombreuses gouttières, et comme la toiture de l'église en avait beaucoup souffert elle aussi, les finances de la commune en ont souffert également.

    1924 - Une très grande restauration des halles a été réalisée. Peut-être à cause des dégâts de tempêtes successives, la charpente a été remise à neuf. Elle était à prédominance métallique. La couverture s'est faite en ardoise. (La charpente d'aujourd'hui date de cette époque). Le sol en terre a été bétonné, les portes et fenêtres ont été refaites. Malgré quelques retouches réalisées au début de 1925, les travaux étaient globalement terminés en décembre 1924.

    Vers les années 1930, l'Amicale Laïque faisait du théâtre sous les halles. Une scène démontable avait été installée coté nord. Puis, après la guerre, vers les années 1950, une scène fixe fut construite par l'amicale.

    Pendant la guerre 39/45 et même un peu après, la maison Grangé, négociant en grains, stockait du blé en sacs à l?intérieur des halles coté nord.

    1936 - Le conseil municipal évoque le manque d'espace du marché aux volailles, ce qui a pour conséquence de rendre la circulation impossible autour des halles, les jours de foires et marchés.

    En effet sur la petite place, coté pignon Nord-Ouest des halles, il y avait trois petites maisons qui couvraient plus de la moitié de la place. L'une appartenait à la famille Verdon, qui tenait alors une épicerie, les deux autres aux familles Bossard et Terrien.


    Photo prise vers 1944
    À gauche, le pignon nord des halles ; à droite, une partie des 3 maisons démolies en 1946.
    Devant, Louis Pelon, le garde champêtre et son fils aîné

    1940 - Lors de la délibération du 1er décembre le conseil envisageait d'acheter ces trois maisons, en vue de les démolir pour agrandir le marché aux volailles. Le conseil fixa alors le prix à 12.000 francs maximum. Mais il n'y a pas eu accord avec les vendeurs.

    Par ailleurs, le conseil municipal envisageait d'aménager les halles pour héberger les réfugiés Ardennais. Mais en fait ils ont plutôt été accueillis dans les familles.

    1946 - Il a alors fallu attendre 1946 pour conclure l'achat des trois maisons. En effet, le conseil municipal, dans sa réunion du 22 septembre, ratifia l'achat des immeubles en vue de leur démolition.

    La transaction coûta 22.000 francs à la commune ( 10.000 pour Verdon, 6.000 pour Bossard et 6.000 pour Terrien).

    Le conseil précisait que « Cet achat est destiné à favoriser la circulation très intense les jours de foires et marchés et à embellir un quartier déshérité. »

    La démolition qui s'est faite dès la fin de 1946, a permis en effet d'agrandir la place du marché aux volailles d'alors et de favoriser la circulation. Aujourd'hui le marché a disparu mais la place trouve son intérêt pour le stationnement des voitures.

    1968 - Le 25 février, M. Bastard maire attira l'attention des membres du conseil sur «la nécessité de faire construire des W.C. publics aux abords des halles »

    1971 - Lors de la séance du 11 novembre, Mr Grellé maire exposa au conseil municipal la nécessité d'aménager les Halles en salle des fêtes et de réunions. Cette salle fut très utile pour différentes manifestations : Bal, Congrès, Réunions de sociétés, etc. Mais le local était très vétuste. Des travaux étaient nécessaires pour la mise aux normes de sécurité

       Après en avoir délibéré, le conseil municipal estima que le projet répondait à un besoin réel et décida la réalisation de cet aménagement.

       Le projet des travaux s'élèvait à 82.845 francs, mais la réalisation pouvait s'échelonner sur 3 ans.

       1972 - La salle des halles portait alors le nom de « Salle des Fêtes ». Une première tranche des travaux s'est réalisée. Le montant s'est élevé à 38.000 francs

    Voici les travaux effectués : Murage de la porte Nord- Ouest , réduction des deux portes latérales,  création d'un auvent sur la porte Sud-Ouest pour l'installation d'un guichet,  mise aux normes de l'électricité, installation du premier chauffage électrique et  pose d'un sous plafond en polystyrène.

    Ces travaux ont été réalisés par les entreprises suivantes : Pété maçonnerie  - Godet menuiserie - Texier électricité et Charrier charpente.(sous plafond)

     1979 - Les travaux prévus en 1971 ont attendu huit ans avant de se terminer : voici la nature des travaux effectués : Le carrelage du sol en 5x5 , la réalisation d'un bloc sanitaire, la pose de chauffe-eau et évier, la réalisation d'étagères et armoires, le crépissage des murs, un peu d'électricité, la réalisation d'un deuxième bar, ( le premier avait été réalisé quelques années auparavant) et d'importants travaux de peinture.

    Voici les entreprises qui ont participé à ces travaux :

    Pété maçonnerie - Mainguet la Roche/Yon carrelage - Bordage peinture - Godet menuiserie - Charrier plomberie sanitaire - Texier électricité.

    L'ensemble de ces travaux s'est réalisé en 1979 . Le montant s'est élevé à 142.200 francs.

    1992 - Pour une mise aux normes, le sous-plafond que nous connaissons aujourd'hui (en 2005) a été mis en place en 1992, il remplaçait celui de 1972.

    1999 - Dans sa délibération du 17 décembre, le conseil municipal décida que la salle des fête s'appellerait «la salle les Halles». C'est un retour aux sources.

    2000 - Un réaménagement intérieur des halles s'est réalisé. Pour des raisons de sécurité, l'ouverture qui donnait sur la rue de l'Abbaye a été murée. À l'intérieur , les deux bars et la scène ont été enlevés, le bloc sanitaire refait et un petit local a été aménagé pour loger les tables de tennis de table. La Salle des Halles, ainsi réaménagée permet de jouer sur six tables de ping-pong en même temps.


    Photo prise en 2005

    Conclusion

    Les halles ont toujours été de grande utilité pour la population. Au départ elles étaient surtout un lieu de vente pour les marchands, les jours de foires et marchés.

    Elles faisaient aussi office de stockage de matériel et matériaux très divers. Plus tard, elles ont beaucoup servi pour les loisirs, bal, théâtre et même un peu de cinéma dans les années 1930.

    Avant et après la guerre, la foire de Bournezeau de janvier se terminait par un bal sous les halles, il était généralement organisé par les conscrits. Après la guerre la commune organisait un bal l'après-midi des foires de février et mars. Cette tradition a pris fin vers les années 1950-55.

    Aujourd?hui la Salle des Halles servt à de multiples associations et pour des usages très divers .Les familles et le monde associatif, sont sans cesse preneurs de ses services.

       Ce vieux bâtiment public, reste toujours jeune, il est encore promis à un bel avenir.

    Henri Rousseau

    N.B. : Ces informations ont été obtenues aux archives communales et aussi grâce aux témoignages de Jeanne Avril, Jean Bernereau, Marie-Louise Dor, Henri Giraudeau et Pierre Remaud.