Après la guerre 39/45, les jeunes cultivateurs commençaient à tourner leur regard vers les lumières de la ville. Il y avait dans la campagne de grandes familles et, à l’aube de la mécanisation, les jeunes devaient pressentir qu’il n’y aurait pas de place pour tous dans l’agriculture.
Ils vivaient sur de petites exploitations très morcelées et sur des parcelles souvent éparpillées. Ces exploitations familiales mal structurées étaient en polyculture élevage. Elles produisaient un peu de tout. Malgré les longues journées de travail, les agriculteurs vivaient plutôt chichement.
A l’époque, il y avait des propriétaires exploitants, mais il y avait aussi des exploitations en métayage1. Ce mode de faire valoir rendait les initiatives difficiles. Quant au fermage, les statuts de l’époque n’assuraient pas la stabilité nécessaire au fermier2 pour les investissements.
Par ailleurs, l’habitat était très vétuste. Les jeunes cultivateurs comme les anciens vivaient dans l’inconfort. D’autre part, ils n’avaient pas de salaire. Ils étaient seulement logés nourris et recevaient un peu d’argent de poche.
Le constat de l’ensemble de cette situation a dû faire réfléchir un bon nombre de jeunes, d’autant que la ville réclamait beaucoup de bras après la guerre.
La conséquence de cette conjoncture s’est traduite par des départs de jeunes cultivateurs. On ne sait pas si leur nombre était important, mais ce début d’exode rural d’après guerre a inquiété la municipalité. En effet, en 1947, elle a réfléchi à des actions qui pourraient enrayer ou ralentir ces départs.
Puis lors de la réunion du conseil municipal du 21 septembre 1947 :
“Le maire M. Louis J
oguet , expose au conseil que l’exode rural constituant un véritable danger pour notre agriculture, il convient, dans le cadre communal de prendre des mesures pour garder le jeune cultivateur à la terre. La création d’un foyer rural répondrait en partie à ce but, en leur offrant des distractions saines et instructives, grâce à l’organisation de projections et de conférences.”
Après discussions, le conseil, à l’unanimité, décida de
réaliser ce projet. Il acceptait les plans et devis à la somme de 400 000
F (anciens F soit 610 €) et priait le Préfet de la Vendée de l’autoriser à
contracter un emprunt à long terme, pour couvrir cette dépense, à la
caisse régionale du crédit agricole. Le conseil décida en outre de confier
la direction des travaux à M. J. B. D
Le foyer rural a donc été construit en 1948, afin de maintenir les jeunes cultivateurs à Bournezeau. Mais curieusement, aucun ancien ne se souvient d’avoir été invité à des conférences ou séances de projection au foyer rural.
Quoi qu’il en soit, avec ou sans le foyer rural, inéluctablement, l’exode rural s’est poursuivi. La municipalité de l’époque a eu le mérite de tenter d’enrayer cet exode en créant le bâtiment du foyer rural.
Il fut sans doute sans résultat pour lutter contre l’exode rural, mais ce bâtiment public a prouvé depuis sa grande utilité pour accueillir les réunions nombreuses et diverses du monde associatif de la commune.