Vie  administrative  et personnalités politiques depuis 1790

la Révolution de 1789 marque en France une rupture profonde dans l’organisation politique et administrative de notre pays.

Sous l’ancien régime, cette responsabilité était assurée, au plan local, par le seigneur du lieu et le clergé : c’était le système féodal. Bournezeau était le siège d’une seigneurie, dont les terres ont appartenues à différentes familles, et s’est appelé Creil-Bournezeau, à partir de 1681, du nom du seigneur Henri de Creil.

Par la loi du 22 décembre 1789, le nouveau régime  a créé de nouvelles structures. Elles se sont mises en place en 1790 : le 4 mars pour les départements, le 24 octobre pour les cantons et en février pour les communes. Le territoire des communes a été calqué sur les limites géographiques des paroisses.

  • Dessin d’André Seguin

    Le vieux château d’avant la révolution (reconstitution) où le seigneur exerçait la vie administrative locale

    En janvier 1790, notre département a pris le nom de Vendée, rivière qui arrose Fontenay-le-Comte, chef-lieu du département à cette époque.

    En octobre de cette même année, Bournezeau fut désigné chef-lieu de canton. Celui-ci se composait de sept communes : Saint-Ouen, les Pineaux, Saint-Hilaire-le-Vouhis, Saint-Vincent-Fort-du-Lay, Puymaufrais, Sainte-Pexine et bien-sûr Creil-Bournezeau.

    La plupart de ces noms ont été modifiés en septembre 1793. La volonté des autorités révolutionnaires était de supprimer tout ce qui rappelait l’Ancien Régime, à savoir la religion et la noblesse.

     Dès lors 83 communes sur les 317 que comptait notre département ont changé de nom.

    Plusieurs communes de notre canton ont été touchées par cette obligation : St Hilaire-le-Vouhis était devenu La Vouraie. St Ouen : Les Gâts. Sainte-Pexine : Les deux Rives. Saint-Vincent-Fort-du-Lay : Fort-du-Lay. Creil-Bournezeau : Bournezeau.

    Autre changement significatif en 1792 : l’enregistrement des actes d’état civil, autrefois tenus par les prêtres dans les registres paroissiaux, était assuré par les officiers publics dans chaque commune. On ne parlait plus de ״baptêmes״, ni de ״sépultures״, mais de ״naissances״ et de ״décès״.

    En 1804, Napoléon redonna à la plupart des communes les noms que les  paroisses avaient avant la révolution, sauf Bournezeau qui perdit définitivement le nom de son seigneur.

    La vie administrative du canton de Bournezeau a été peu importante et de courte durée, puisqu’en l’an XI (ce qui correspond à l’année 1803),  une 1ère restructuration des cantons vendéens a mis fin au canton de Bournezeau. Notre commune se retrouvait dans le canton de Ste-Hermine.

    Le 1er acte d’état civil faisant mention du canton de Ste-Hermine n’apparaît qu’en novembre 1804.

    Ensuite, lors d’une deuxième réorganisation des cantons, Bournezeau rejoignit le canton de Chantonnay en août 1824. Au même moment, Bournezeau quitta l’arrondissement de Fontenay-le-Comte pour celui de la Roche-sur-Yon.

  • La mairie actuelle de Bournezeau est installée dans ce bâtiment depuis 1936. Avant elle se situait au  niveau de l’actuelle rue des Merisiers, à la place du parking des HLM

    Elections

    Le nouveau régime de 1789 a mis en place le suffrage des citoyens pour l’élection des conseillers municipaux, mais il a exclu de l'électorat les femmes, les domestiques et les pauvres.

     Puis, la constitution de 1791 prévoyait que seuls les hommes riches de plus de 25 ans payant un impôt égal ou supérieur à trois journées de travail pouvaient voter. Pour être élu, il fallait payer un impôt  au  moins  égal à dix journées de travail.

     À Bournezeau comme ailleurs, le nombre d’électeurs était très réduit. Combien étaient-ils ? Peut-être une vingtaine?

    En 1848, tous les hommes purent enfin voter.

     La France a été le premier pays au monde à proclamer le suffrage universel masculin et à le mettre en œuvre.

    La constitution de 1793 l’avait également adopté sans jamais l’appliquer. Les femmes devront attendre une loi de 1944 pour pouvoir enfin aller aux urnes.

    De 1799 à 1871, le maire était nommé par le Préfet. La loi de 1882, sur l’organisation municipale, entérina définitivement le mouvement engagé, dès avril 1871, en instituant l’élection du maire par le conseil municipal.

    Communes

    De la Révolution à 1833, le territoire communal actuel était composé de trois communes : Bournezeau, St-Vincent-Fort-du-Lay et Puymaufrais.

    Suite à une ordonnance royale du 12 juin 1833,  Puymaufrais et St-Vincent-Fort-du-Lay, se sont réunies : Ce fut la naissance d’une nouvelle commune appelée Saint-Vincent-Puymaufrais. La mairie a été fixée à Puymaufrais, avec René Guichard comme 1er maire (l’ex-maire de Saint-Vincent-Fort-du-Lay de 1831 à 1833). Le 1er acte d’état civil a été établi le 8 février 1834.

  • La carte ci-dessus indique la limite des deux anciennes communes :
    Puymaufrais et St-Vincent-fort-duLay

    Villages les plus proches de la limite des deux communes :
    -Villages de Puymaufrais :
    L’Augoire, La Fraignaie,La Ricotière, Les Jolivières et St-Pierre.

    -Villages de St-Vincent-Fort-du-Lay :
    La Pérochère, La Fradinière, Champ-Chevrier, La Fouquetterie, La Grange, La Roche-Louherie, ainsi que la Croisée de la Justice

    Le bourg de St Vincent-Fort-du-Lay était situé au village de Saint-Vincent.

    Pour des raisons financières dues aux dégâts provoqués par la tempête du 13 février 1972, la commune de Saint-Vincent-Puymaufrais s’est associée à celle de Bournezeau. Les 16 conseillers de Bournezeau et les 13 de St Vincent Puymaufrais ont ratifié le 5 septembre 1972, par 28 voix contre 1, la convention portant fusion sous la forme d’״association״ des deux communes.

    Le préfet a ratifié cette association, par arrêté, le 1er octobre 1972.

    Puis en 1983, le nouveau maire, M. Brillaud, la remit en cause. Après un débat de quelques mois, le référendum du 11 novembre montra que 62% de la population souhaitait le maintien de l’association. Le préfet l’entérina.

    Maires

    En 1790, les communes furent placées sous la responsabilité d’un maire élu. Dans notre région, après 1794 et les troubles liés à la Guerre de Vendée, les termes d’officier public, de président de l’administration municipale, de commissaire du pouvoir exécutif, se substituèrent à celui de maire. Voici les noms de ceux qui ont occupé ces fonctions, retrouvés dans les archives (état-civil entre autres) :

    Bournezeau :

    -Alexandre Juchaut, maire (1791-1794), probablement le 1er maire de Bournezeau .
    -Orveau, officier public(1794); prénom non  précisé
    -Jean-Baptiste Loyau, commissaire du pouvoir exécutif près l’administration du canton (1797) ;
    -Pierre-Joseph Gralepois,    président de l’administration municipale (1798-1799).

    Saint-Vincent-Fort-du-Lay :

    - Benjamin Gauly, officier public (1793) ; (Curé jureur de St-Vincent-Fort-du-Lay)
    -Pierre Mercereau, officier public (1793) et maire (1794).

    Puymaufrais :

    -René Guichard, officier public (1793) ;
    -Etienne Bénéteau, agent municipal faisant les fonctions d’officier public (1797).

    Depuis 1800, notre territoire communal a connu 40 maires, dont 20 à Bournezeau, 3 à Saint-Vincent-Fort-du-Lay,  4 à Puymaufrais, 13 à Saint-Vincent-Puymaufrais, (en comptant les 4 maires délégués).

    La durée moyenne des mandats des maires de 1800 à 2008 est de 11 ans et un peu plus de 2 mois.

    Cette moyenne cache des extrêmes :

    Rémy Macquigneau, emporté par la maladie, ne resta maire que 17 mois de 1983 à 1984 et Pierre Daniel-Lacombe 2 ans de 1931 à 1933.

    On retrouve l’emprise politique de grandes familles à la tête de nos communes : les Esgonnière et les Citoys dans la première moitié du19ème siècle; les Béjarry et les Daniel-Lacombe au 19ème et début 20ème siècle.

    Certains maires se sont véritablement installés dans la durée, voici quelques noms :

    1- Bournezeau :

    Philippe René Esgonnière, maire pendant 21 ans (1823-1844).
    Aristide Daniel-Lacombe, maire pendant 18  ans (1870-1874 et 1878-1892).
    Dans la 2ème partie du 19ème siècle, la famille Daniel-Lacombe, des Humeaux, eut une grand influence dans notre commune : 4 générations successives ont assumé le rôle de maire : Charles, Aristide, Fernand et Pierre. Ils totalisent 35 années à la tête de la commune de 1843 à 1903.
    Louis Rouzeau a été maire pendant 28 ans entre 1903 et 1931. A ce jour, c’est le plus long mandat de maire à Bournezeau.
    Louis Joguet eut une durée de mandat de 26 ans (1933-1959)

    Ces deux maires ont marqué de leur influence la première moitié du 20ème siècle.

    2- Saint-Vincent-Fort-du-Lay :

    Amédée I de  Béjarry(1), de la Roche-Louherie, né en 1769, fut une figure mémorable de cette commune puisqu’il a été Officier des guerres de Vendée et maire à deux reprises : 1800-1815 et 1821-1831, soit au total 25 années.

    3- Puymaufrais

    Alexis de Citoys, de la Ricotière, lui succéda pendant 25 ans (1805-1830).

    4- Saint-Vincent-Puymaufrais

    Armand Charles Philippe de Citoys, de la Ricotière, a été maire pendant 42 années consécutives, de 1838 à 1880. Il a battu le record de longévité. Il signait et était appelé Philippe de Citoys.
    Puis Amédée III de Béjarry, de la Roche- Louherie, né en 1840 (petit-fils d’Amédée I et grand-père de Michel) succéda à Armand de Citoys pour un mandat de maire durant 36 ans, de 1880 à 1916, année de son décès.

    Par  ailleurs, de notre territoire communal sont issus 4 conseillers généraux, 2 présidents de conseil général, 1 sénateur et 3 députés.

    Conseillers généraux

    Philippe René Esgonnière, conseiller général de la Vendée pendant 9 ans de 1811 à 1820.
    Amédée I de Béjarry, conseiller général de la Vendée de 1824 à 1831 soit 7 ans.
    Philippe Louis Esgonnière, conseiller général de la Vendée pendant 2 ans de 1831 à 1833.
    Aristide Daniel-Lacombe, conseiller général de la Vendée pendant 21 ans 1871-1892.

    Présidents du Conseil Général de la Vendée

    Philippe René Esgonnière, président pendant 2 ans ½ du 20 avril 1812 au 15 octobre 1814.
    Amédée I de Béjarry, (officier des guerres de Vendée), président pendant 2 ans et 8 mois (1828 à 1831).

    Sénateur

    Amédée III de Béjarry, sénateur pendant 30 ans de 1886 à 1916.

    Il a gagné toutes les élections consécutives du 2 mai 1886, du 4 janvier 1891, du 28 janvier 1900 et du 3 janvier 1909.

    C’est le seul sénateur issu de notre commune. Il fut Lieutenant Colonel lors de la guerre de 1870.

    Députés

    Notre commune nous en a donné trois :

    Amédée I de Béjarry, de la Roche Louherie, député 2 ans de 1816 à 1818.
    C’était une très haute personnalité, Officier très actif pendant les guerres de Vendée, conseiller général 7 ans,  président du conseil général de la Vendée pendant 2 ans et 8 mois et 25 ans maire à St Vincent Fort du Lay.

    Philippe Louis Esgonnière, du Thibeuf, également député 2 ans, de 1818 à 1820.
    Il fut conseiller général durant 2 ans de 1831 à 1833 et maire 21 ans à Bournezeau, de 1823 à 1844.

    Pierre Daniel-Lacombe, des Humeaux, député pendant 8 ans >de 1906 à 1914. Il était à l’époque le plus jeune député de France. Il avait 36 ans. Il fut maire 2 ans à Bournezeau de 1931 à 1933.
    D’autre part, il eut une carrière administrative élevée puisqu’il fut conseiller à la préfecture de l’Orne et travailla au ministère des finances.
    Il fut surtout un homme politique très engagé, affirmant haut et fort ses convictions républicaines. Il poursuivait ainsi la lutte de ses prestigieux aïeux.
    En effet  pendant  les dernières décennies du 19ème siècle, lors des débats électoraux, les républicains Daniel-Lacombe affrontèrent souvent les royalistes Esgonnière et de Béjarry.
    Mais c’est ainsi que vit le débat politique, chacun apportant sa vision de la Société.

    Henri Rousseau

    (1) Il y eut 3 générations de Béjarry avec le même prénom transmis de père en fils :

    - Amédée I                         (1770 - 1844) : Officier des guerres de Vendée, Député.
    - Amédée II            (1805 - 1883) .
    - Amédée III          (1840 - 1916) : Sénateur.

    Deux ont eu des responsabilités politiques : Amédée I et son petit-fis Amédée III.

    Sources :      - “
    Le canton de Chantonnay” de Mr BEDON
    - Archives  départementales et communales, avec le concours de Vincent  Pérocheau

    Liste des maires successifs des quatre communes
    depuis 1800 à fin 2007

    Bournezeau
  • Saint-Vincent-Fort-du-Lay
  • Puymaufrais
  • Saint-Vincent-Puymaufrais