Souvenirs do patois d’Bornevais

Voici quelques expressions de patois pratiquées encore à Bournezeau  autour des années 1950.

Une transcription devrait en faciliter la lecture et la compréhension.

1 - Yé perdu mon coutai dans t’cho mitan, à moins  qu’osré putou itchi.

J’ai perdu mon couteau dans cet endroit, à moins que ce soit plutôt ici.

2  - Si o fé bai tantou, Y’érai o préveil de Bornevais, y pens’ qu’o lara  grou d’ mond’.

S’il fait beau cet après-midi, j’irai à la fête locale de Bournezeau, je pense qu’il y aura  beaucoup de monde.

3 – Y sé  fumasse, le factûr a écrapouti  l’p’tit chaï avec sa bagnol’. O lé vrai qu’lavé pas sâ.

Je suis  en colère, le facteur a écrasé le petit chien avec sa voiture. Il est vrai qu’il n’avait pas soif

4 - O la bérède de fralons tchétt’  annaïe, o vezoune, o vezoune… O fodra  s’en méfiaï !

Il y a beaucoup de frelons cette année, ça bourdonne, ça bourdonne… Il  faudra s’en méfier !

5 –Y sé ferdeyou, Yé grand fré au pés é yé la grappe…Y m’en va  fair’ do fu  dans la cheminaïe.

Je suis frileux, j’ai grand froid aux pieds  et  j’ai l’onglée.   Je m’en vais  faire du feu dans la cheminée.

6 - T’um fra pas crair’ qu’ol avé  otan de poêr’s  dan tcho poêrai !

Tu ne  me feras pas croire qu’il y avait tant de poires dans ce poirier !

7 - Le soulaï é cachai, le temps é bas.  Yé bé pour qu’o moïlle  encor’ ané.

Le soleil est caché, les nuages sont bas. J’ai bien peur qu’il pleuve encore aujourd’hui.

8 – Dréssiaï, y’érai  boêr’ un coup ché ta après la mariénaïe.

Cet après-midi, j’irai boire un coup chez toi après la sieste.

9 - Qû chalur !  l’soulaï  é châo  é  yé gran sâ.  Y m’en va boêr’ de l’ève au poué.

Quelle chaleur ! Le soleil est chaud  et  j’ai grand soif. Je m’en vais boire de l’eau au puits.

10 – Y sé enrumai depiz’ du s’maïn’… mé o va mu tod’maïm… o revaï a cha pti…

Je suis enrhumé depuis deux semaines… mais ça va mieux tout de même… ça revient petit à petit

11 –A c’thur,  y m’en va cri  in’ pair’de  bots  à Bornevais ché l’fésur de bots.

A cette heure,  je m’en vais chercher une paire de sabots à Bournezeau chez le sabotier.

12 –Yé perdu mé lunett’, Y lé zavê d’talur… mé avour qu’a sont ?  Ah ! a sont p’têt’ dan l’forni ?

J’ai perdu mes lunettes, Je les avais tout à l’heure…  mais où sont-elles ?  Ah ! Elles sont peut-être dans le fournil ?

13 - Y’em’bé les poumes, alor y vu piquai du ou trois aut’s poumés dans tchett’ berjounaïe.

’aime bien les pommes, alors je veux planter deux ou trois autres pommiers dans la partie pointue  de cette parcelle.