Accident mortel pendant la construction de l’église de Bournezeau

En janvier 2006, sur les conseils du père Baudry archiviste du diocèse de Luçon, Madame Agdantzeff , du département de l’Hérault, a consulté la commission Histoire. Elle était en recherche de renseignements concernant Louis Mandin dont elle est l’arrière arrière petite fille.


Vue de l’église de Bournezeau côté Sud

Photo prise là où se trouve l’école publique actuelle vers 1900

Elle nous informe qu’elle veut écrire un livre sur sa famille et qu’elle a besoin d’informations sur Louis Mandin , son arrière arrière grand-père, qui a été victime d’un accident mortel causé par la rupture d’une échelle en montant des matériaux à la chaîne sur une église “en réparation” le 7 septembre 1880.

Ce que Mme Agdantzeff ne savait pas, c’est qu’à ce moment là, l’église n’était pas en réparation mais en construction.

 Suite à sa démarche, nous avons consulté l’état-civil à la mairie de Bournezeau pour voir ce qui s’est passé ce jour là.

 Nous avons en effet, regardé l’acte de décès de Louis Mandin et constaté qu’il était originaire de La Chaize.

 Voici l’essentiel de l’acte de décès :

״Déclaration faite à 6 heures du soir par Julien Décou , maçon 29 ans, demeurant à Bournezeau, qui se dit être ami du défunt et Pierre Bouet, 43 ans tailleur, ami du défunt ont déclaré que Louis Mandin maçon, agé de 41 ans, né et demeurant à la Chaize le Vicomte, époux de Victoire Guériteau , est décédé ce jour le 7 septembre 1880 à 5 heures du soir.״

Nous remarquons qu’il est décédé "à 5 heures du soir", certainement que dans sa chute il a été tué sur le coup, et sa mort déclarée en mairie une heure plus tard.

Nous avons alors consulté l’état-civil de la Chaize le Vicomte. Nous avons eu confirmation que Louis Mandin , fils de farinier, est bien né le le 27 avril 1839 à la Chaize-le-Vicomte et aussi qu’il était maçon lors de son mariage, le 31 mai 1864, avec Victoire Guériteau , lingère à la Chaize.

Au moment de l’accident, son épouse était enceinte de 5 mois. Elle avait déjà 7 enfants. A la naissance du dernier, le 10 janvier 1881, Mme Mandin s’est retrouvée seule avec ses 8 enfants.

Selon son arrière arrière petite fille, cette famille vivait dans l’indigence. C’est la raison pour laquelle les enfants ont été pris en charge par l’église, précisément par le séminaire des Sables d’Olonne. C’est dans ce lieu que Mme Agdantzeff a retrouvé les traces de son grand’père Jacques, le fils de Louis Mandin .


L’église vue  de la place côté Nord-ouest
La pompe au milieu de la place et un portail à droite de l'église

Collection J.P. Robert - photo prise vers 1910

La construction de notre belle église a provoqué la mort d’un homme.

Y a t-il eu des blessés ? Vu l’importance de ce chantier, c’est vraisemblable, car les mesures de sécurité n’étaient peut-être pas prioritaires, à l’époque.

Mais on n’en connaîtra jamais le nombre, ni la gravité, car aucun témoignage d’ancien n’y fait allusion et l’on ne retrouve rien dans les archives.

Henri Rousseau

Madame Agdantzeff , arrière arrière petite fille de Louis Mandin .
- Archives municipales  de Bournezeau et de La Chaize la Vicomte.