De tout temps se protéger des incendies était une préoccupation. Il faut attendre le XIXème siècle pour qu’un service d’incendie composé de militaires ou de civils s’organise progressivement. Dès 1813, la Roche-sur-Yon possédait le sien. Celui de Fontenay-le-Comte date de 1819. Ce sont les deux premiers corps créés en Vendée. Après 1871 les sapeurs-pompiers, reconnus d’utilité publique, deviennent tous civils, à l’exception de Paris et, bien plus tard, de Marseille. Le décret de 1875 est le premier texte législatif qui organise les compagnies de sapeurs-pompiers.
Entre 1905 et 1909, plusieurs incendies éclatent dans des landes à Bournezeau, provoqués par le passage du train.
C’est dans ce contexte que la municipalité décide le 30 mai 1909 de créer un corps des sapeurs-pompiers composé de 16 à 18 membres et chargé uniquement de combattre le feu, « considérant qu’il est de toute utilité à Bournezeau ». Une commission d’organisation se met en place. Elle est composée de 2 Conseillers municipaux : Jules Mallar Emile Rouillon. Ce dernier, propriétaire à Bournezeau, sera incontestablement l’initiateur et le moteur de la création du corps.
Le 7 août 1909, 18 hommes font leur entrée officielle dans la compagnie
des sapeurs-pompiers de Bournezeau avec à leur tête Emile
Le centre de Bournezeau est le 41ème créé en Vendée. Existaient déjà autour de notre commune les centres de Sainte-Hermine, Chantonnay et la Chaize-le-Vicomte.
Il est préconisé que les sapeurs-pompiers aient des professions en lien
avec le bâtiment, le bois, le cuir, le métal et le tissu pour les
aider dans les interventions et l’entretien du matériel.
incorporés le 7 août 1909 |
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2- LOUINEAU Daniel (maçon) 3- DAVID Auguste (tisserand) 4- SAUSSEAU Sylvain (sellier) 5- NIORT Gabriel (Ferblantier) 6- BEAUFOUR Abel (Forgeron) 7- GODREAU Eugène (charpentier) 8- PIFFETEAU Eugène (cultivateur) 9-BLANCHARD Narcisse (charpentier) |
11- DAVID René (tailleur d’habit) 12- VIGNERON Pierre (tailleur de pierre) 13- GUILLÉ Louis (charron) 14- BLAIN Eugène (charpentier) 15- THOMELET Lucien (maçon) 16- RENAUD Aristide (charron) 17- JAUD Jules (peintre) 18- LOUINEAU Paul (maçon) |
Eugène
L’utilisation du clairon se poursuit jusqu’en 1959. A la date du 5 avril
de cette même année, Alphonse
La première sirène est placée sur le toit de la salle des halles vers 1960. Une seconde sirène est fixée sur la caserne située place des Papillons dans les années 70. Dès lors elles fonctionnent simultanément. En cas de sinistre, un bouton placé sur la façade de la caserne donnant du côté de l’avenue du Moulin, permet aux victimes ou aux témoins d’un sinistre de sonner la sirène et ainsi alerter les pompiers. Selon le nombre de sonneries, le pompier sait le genre d’intervention qu’il a à effectuer : 2 coups pour un accident ; 3 coups pour un incendie. Cela a longtemps été le moyen d’alerter les pompiers d’un sinistre, en plus du numéro « 18 ». C’était la règle dans tous les centres de secours.
Ce système a fonctionné jusqu’à la fin des années 90. Cependant les sirènes ont continué à être utilisées jusqu’en mars 2005 pour les essais de sirène une fois par mois le vendredi midi et en cas de renfort. De nos jours, les pompiers sont avertis individuellement par des bips.
Le Conseil municipal approuve le 29 août 1909 un devis de 200 francs présenté par Auguste Rouillon, charpentier, pour la construction d’un local à l’intérieur de la salle des halles. La pompe à bras récemment acquise y est placée.
En 1936, la commune de Bournezeau fait l’acquisition de la propriété de
Madame
Nous ignorons précisément à partir de quand il a été utilisé. Nous savons, en revanche, qu’il sera utilisé jusqu’à la construction de la véritable caserne en 1970.
Le projet initial de cette nouvelle construction remonte à février 1968. La commune envisageait d’aménager un nouveau local dans l’ancienne propriété de Monsieur Gennet, située sur l’actuelle place des Papillons, et de vendre celui situé rue de l’ancienne mairie. Il ne fut finalement vendu qu’en avril 1971 à un particulier, pour la somme de 2 000 francs.
Le 17 août 1969, le maire relançaitle projet, « considérant
qu’il répond à un besoin réel et urgent, que la commune possède un
bâtiment en état de ruines au lieu-dit "Parc du Docteur Gennet" dont
l’emplacement est très convenable pour la construction du local ».
Le coût était estimé à 34 149 francs. L’architecte choisi était
En avril 1970, les travaux sont achevés mais le dallage du garage de la moto-pompe et du camion est défectueux, d’où des frais supplémentaires. L’électricité ne semble pas entièrement installée puisque le Conseil municipal constate le 24 avril 1970, la nécessité d’installer un compteur électrique avec un branchement dans le local abritant le matériel d’incendie.
En 1988, la caserne a été agrandie en direction de la salle Pax avec la construction d’un garage pour 2 véhicules d’intervention.
L’ensemble des bâtiments a été abandonné en août 2007. Le nouveau centre, rue Sainte-Barbe, construit par le Syndicat Départemental d’Incendie et de Secours a été inauguré le 4 décembre 2007. La commune a donné le terrain de 3 127 m2 évalué à 31 270 €.
Le 30 mai 1909, le Conseil municipal, en plus de la création du corps des sapeurs-pompiers de Bournezeau, décide de débourser la somme de 1800 francs pour l’achat d’une pompe à incendie munie de ses accessoires. L’année précédente, une souscription avait été lancée pour un tel achat mais, à priori, les fonds récoltés n’avaient pas suffi.
Malgré ses 100 ans, elle est toujours en bon état de fonctionnement et se trouve exposée au centre de secours de Bournezeau.
Le 5 juin 1910, la somme de 90 francs est allouée par le préfet aux
pompiers de Bournezeau. Elle est utilisée pour l’achat et l’entretien du
matériel d’incendie et surtout pour leur permettre de contracter une
assurance et un livret sur le fonctionnement de la Société de Secours
Mutuel. Le premier président de cette société sera d’ailleurs Emile
En 1913, des dépenses sont réalisées pour la construction d’un
avant-train qui doit être fixé à la pompe à incendie. Le coût des ces
travaux, réalisés par Aristide
Trois artisans ont participé au montage de l’avant-train :
Le projet de l’acquisition d’une motopompe remonte au lendemain de la défaite de 1940. Du matériel contre l’incendie provenant de l’ancien ministère de l’armement est disponible. En janvier 1941, le maire expose que « le matériel actuellement en service étant d’un modèle très ancien, l’acquisition d’une motopompe présenterait un grand intérêt ». Le Conseil, à l’unanimité, autorise le maire à engager des pourparlers.
Il semble qu’ils n’aboutissent pas puisqu’il faut attendre le 21 septembre 1947 pour que le Conseil municipal relance le projet, « considérant que le matériel contre l’incendie est très ancien et ne permettrait pas de lutter efficacement contre les sinistres graves ». A l’unanimité, il décide de le changer pour une motopompe remorquable avec ses accessoires. Le coût s’élève à 448 734 francs. Elle est tractée par les véhicules de particuliers. Deux ans plus tard, un nouveau crédit est voté pour l’achat de 2 pompes. Pour une intervention plus efficace le matériel évolue. Ainsi, le 13 août 1961, l’achat de 20 mètres de tuyau à paroi lisse est décidé pour un montant de 300 nouveaux francs. A la fin de l’année 1966, « dans le but de sécurité publique, le Conseil décide de faire établir une arrivée d’eau pour première urgence incendie à la nouvelle salle (de cinéma), sise place du champ de foire aux cochons (salle Pax actuelle) ».
Le 15 octobre 1967, le Conseil décide l’achat, envisagé 1 mois plutôt, d’un véhicule tout-terrain de marque Dodge provenant des surplus américains de la Seconde Guerre.
La dépense doit être assurée par un don de 1000 francs et la vente du garage de la moto-pompe, situé rue de l’ancienne mairie. Ce dernier, nous l’avons dit, ne sera vendu qu’en avril 1971.
Le 25 février 1968, lors d’un nouveau conseil municipal, le projet d’achat du véhicule est relancé. Le maire insiste sur la nécessité de cet investissement car « depuis de nombreuses années les véhicules utilisés lors des incendies ne sont pas équipés pour cet usage, puisqu’ils appartiennent à des particuliers qui les prêtent bénévolement ». L’utilisation de véhicules privés perdure jusqu’en 1975 environ. Le véhicule de marque Dodge est équipé, peint et garanti un an. Le coût s’élève à 3 800 francs.
En février 1973, le Conseil décide l’achat de tuyaux et de raccords d’incendie que possédait le corps d’intervention des Pineaux-Saint-Ouen, récemment dissous.
Vers 1975, le centre de secours de Bournezeau acquiert une estafette équipée en ambulance pour le secours à personnes et un fourgon Citroën équipé pour l’incendie et tractant la motopompe.
Aujourd’hui les véhicules peuvent transporter plus d’hommes et contenir une plus grande capacité d’eau. En outre, nos sapeurs-pompiers possèdent des tronçonneuses, un groupe électrogène avec éclairage, une pompe d’épuisement (pour vider les caves), un aspirateur à eau, un VLOD (véhicule léger d’opération diverses, c’est-à-dire un utilitaire).
L’ensemble de ces véhicules et du matériel a été acquis par le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) à partir de 1974. Nous y reviendrons lorsque nous évoquerons la départementalisation du service incendie de la Vendée.
Des fonds sont régulièrement débloqués pour l’habillement des sapeurs-pompiers. En février 1911, la commune reçoit 150 francs pour l’achat de casques. Plusieurs modèles vont se succéder. Ils possèdent aujourd’hui un casque modèle F1 qui permet une meilleure protection du visage.
Le 4 février 1912, la commune souhaite utiliser 200 francs accordés par le ministère de l’intérieur dans l’achat de l’habillement des sapeurs- pompiers.
Le 8 février 1914, la somme de 140 francs est dépensée dans l’acquisition de pantalons. Quatre mois plus tard, des vestes de treillis pour la tenue de feu sont achetées.
Au lendemain de la guerre, le maire de Bournezeau reçoit une lettre du préfet datée du 13 février 1919, « relative à la cession aux communes, à titre remboursable, d’uniformes militaires rendus disponibles par suite de la démobilisation ». Le Conseil municipal « accepte l’offre du Département de la Guerre et demande 17 uniformes, d’artillerie si possible, pantalons et vestons pour remplacer les vêtements réquisitionnés ». Ce dernier point laisse à penser que les tenues des pompiers de Bournezeau ont été réquisitionnées pour l’effort de guerre. En effet, dès novembre 1914, les maires de Vendée avaient reçu l’ordre « de faire requérir immédiatement les effets de drap de grande et petite tenue des compagnies de sapeurs-pompiers (…) susceptibles d’être utilisés pour les besoins de l’armée. »
En 1922, la Maison
Il faut attendre 1942 pour retrouver un crédit de 850 francs affecté à
l’équipement des pompiers. Le 29 octobre 1950 un constant s’impose :
les vêtements des pompiers de Bournezeau sont en mauvais état et
« il y aurait lieu de faire un effort pour les habiller
convenablement ». La maison
En octobre 1966, il décide d’ajouter un crédit supplémentaire de 1500 francs pour permettre l’achat de vestes semi-cuir servant de protection aux sapeurs-pompiers lors des incendies. Le coût est de 90 francs pièce.
Quatre ans plus tard, le 20 juin 1970, le Conseil municipal constate un très mauvais état de l’ensemble de l’habillement : « Les tenues sont vieilles et usées. De plus elles ont servi à plusieurs titulaires chacune après ajustage, ce qui n’a pas toujours donné de très bons résultats ». Aussi le Conseil décide la confection de 6 tenues et l’achat de 50 mètres de tissu qui servira pour tous les vêtements. Le coût total s’élève à 3660 francs. Il s’agit sans doute de la confection des bleus de travail. Le képi est utilisé pour le secours aux victimes.
Depuis les années 90 jusqu’à aujourd’hui, les sapeurs-pompiers de Bournezeau sont équipés de la tenue Kermel, c’est-à-dire ignifugée, complétée par le casque F1.
Le travail des sapeurs-pompiers évolue. Dans un premier temps, de 1909 à 1960 environ, leur seule priorité est d’éteindre les incendies. La commune se charge de la sécurité publique. Ainsi, en janvier 1926, le maire souscrit un abonnement de 10 ans pour l’acquisition de 4 extincteurs qui seront placés à la gendarmerie.
« le Conseil considérant qu’en cas d’accident sur la voie publique ou de transport de malades, la commune ne dispose d’aucun matériel adapté à cet usage, décide à l’unanimité d’acquérir 2 brancards et vote un crédit de 10 000 francs. » Ils sont placés également dans la gendarmerie. Comme les véhicules de secours aux blessés (les ambulances) n’existent pas encore, des particuliers prêtent leur véhicule.
Cette nouvelle mission de secours aux victimes va incomber aux sapeurs-pompiers dans les années 60 avec le développement de la circulation routière et donc des accidents.
Dans les années 70, leur formation s’accroît pour répondre aux exigences de leurs nouvelles missions. Des manœuvres sont organisées pour les entraîner et tester le matériel. Elles existaient probablement dès la création du corps des pompiers en 1909.
La départementalisation du service incendie s’est faite en Vendée à partir de 1973. La municipalité avait donné un avis favorable à cette modification de statut en avril 1974. Un an plus tard, elle renouvelle son avis favorable mais refuse le rattachement du corps de première intervention au secteur de Sainte-Hermine. Son souhait est de rester lié au centre de secours de Chantonnay.
La départementalisation se traduit par un transfert de la gestion des pompiers des communes au SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours situé aux Oudairies à la Roche-sur-Yon).
Christophe
« Le chef de centre organise les gardes par équipe de bip pour monter des astreintes tous les jours de 19 h 00 à 7 h 00, les samedis, dimanches et jours fériés pendant 24 h. La semaine, dans la journée, les bips sonnent en appel général de 7 h 00 à 19 h 00 pour tous les sapeurs-pompiers de Bournezeau. L’entretien et le nettoyage des locaux et des véhicules sont effectués par tous les sapeurs-pompiers à chaque fin de garde hebdomadaire. Les tenues sont également nettoyées par eux. Tous les premiers dimanches du mois, une manœuvre obligatoire est organisée dans le cadre de la formation continue. La formation est très prenante mais importante dans le métier de sapeur-pompier. Des remises à niveau sont organisées régulièrement, ainsi que des formations de promotions de grades (pour devenir sous-officier, par exemple) afin de prendre des responsabilités dans les centres. Depuis le mois d’octobre 2007, le nouveau centre de secours permet de travailler dans des conditions optimales.
Nous sommes actuellement 22 sapeurs-pompiers : 20 hommes et 2 femmes, pour une moyenne d’âge de 34 ans.
Une carrière de sapeur-pompier peut commencer à l’âge de 16 ans (14 ans pour les jeunes sapeurs-pompiers ou JSP) et doit durer au minimum 20 ans pour pouvoir bénéficier des droits à la retraite attribués par le SDIS.
Que se passe-t-il quand un individu appelle les pompiers ?
Le Centre de Traitement des Alertes (CTA) est situé aux Oudairies à la Roche-sur-Yon. Ainsi, dès qu’une personne compose le 18 ou le 112, l’appel est saisi par les opérateurs du CTA qui le transmettent vers le centre de secours concerné par un réseau d’alerte informatique. L’alerte est alors renvoyée sur le bip que possède chaque sapeur-pompier. Dès l’appel reçu, les sapeurs-pompiers se rendent à la caserne où ils se signalent informatiquement. Ils s’habillent en tenue de feu ou pour le secours à personne, montent dans les véhicules d’intervention et se rendent sur les lieux. Ce temps peut paraître très long pour les blessés ou les personnes qui donnent l’alerte mais il est nécessaire pour le bon fonctionnement de l’opération. »
Rappelons la magnifique devise des sapeurs-pompiers bénévoles : « Courage et Dévouement ». Nous pourrions en rajouter un troisième : abnégation.