Le conseil municipal a parlé de l’électricité pour la première fois le 14 novembre 1926. Il était question en effet de la création d’un syndicat qui aurait eu pour objet la construction et l’exploitation d’une distribution d’énergie électrique sur le territoire de Bournezeau.
Le maire, Louis R
Il fit ressortir que la construction et l’exploitation du futur réseau seraient particulièrement facilitées par la constitution d’un syndicat. Le maire ajouta qu’il convenait de procéder au préalable à des études.
Après avoir entendu M. le maire et après en avoir délibéré le conseil donna son adhésion de principe à la formation d’un syndicat intercommunal, mais il proposa que le siège du syndicat soit fixé à Bournezeau et demanda le concours gratuit du Génie Rural pour les études et projets du réseau. .
- 17 juillet 1927
Le conseil municipal décida de donner son adhésion définitive à la constitution d’un syndicat intercommunal qui regroupait Bournezeau, Thorigny, les Pineaux et Château-Guibert. Le conseil accepta la quote-part des dépenses incombant à la commune, mais il fut entendu que la somme à verser se ferait sur les dépenses réellement faites et contrôlées par le service du Génie Rural, après déduction des subventions qui pourraient être accordées.
Le syndicat fut installé à Bournezeau et sa durée fixée à 40 ans.
Les fonctions du receveur étaient exercées par le receveur
municipal de Bournezeau. M. Louis R
Ce syndicat, reconstitué en 1947, s’est élargi à 12 communes, avec M. J
- 8 avril 1928
M le maire précisa que la réalisation du 1er réseau de basse tension coûterait 41 000 F à la commune. Elle disposait de 35 000 F, elle fit donc un emprunt de 6 000 F pour le complément, au taux de 6%.
- 17 mai 1928
Le maire exposa au conseil que le territoire de la commune allait être incessamment électrifié.
En conséquence, le conseil municipal considéra que la construction et
l’exploitation du futur réseau devraient être surveillées. Louis
Le maire envisagea un réseau d’éclairage municipal : 14 lampes furent prévues et les lieux bien précisés. Une lampe fut en effet prévue sur le transformateur, ce qui confirme que le courant était bien là.
Ce transformateur, que beaucoup d’anciens ont connu, était situé sur la place des 3 canons, appelée alors"La place du transformateur électrique.״ (Voir photo page 16)
- 15 décembre 1929
Le conseil unanime autorisa M. le maire à signer une convention avec la société Vendéenne d’électricité pour une extension de ligne vers la place de la Mairie, ce qui a permis l’électrification de l’église, à l’automne 1930.
L’électricité fonctionnait dans l’église à Noël 1930.
La facture des 22 lampes de l’électrification de l’église s’est élevée à 5 395 F. (soit 8,22 euros) L’installation était garantie 2 ans.
Il fut aussi décidé la pose de fils supplémentaires de 30/10 de diamètre
entre le terminus et le poteau situé en face de la propriété de M. R
- 21 mai 1933
Le conseil envisagea l’extension d’une ligne électrique du bourg à la route de la gare
- 14 juillet 1933
Le conseil donna son accord à l’établissement d’une ligne électrique
pour desservir la gare et les maisons d’habitation sur le parcours de la
route de la gare. Le montant de l’investissement s’élevait à 14 500 F, 6
500 F furent pris sur les finances de la commune, le reste se fit par un
emprunt de 8 000 F contracté auprès de Gustave J
- 3 octobre 1933
La commune fit une avance financière de 1 000 F pour les travaux d’installation électrique dans la gare.
- 23 mai 1937
Pour permettre l’extension du réseau communal aux écarts (villages), M. le maire proposa des études afin d’établir un plan d’ensemble pour obtenir des subventions.
- 30 janvier 1938
Rattachement de la commune de St-Vincent-Puymaufrais au syndicat d’électrification de Bournezeau. Suite à la demande du conseil municipal de Saint-Vincent Puymaufrais, celui de Bournezeau donna un avis favorable.
- 29 mai 1938
Le maire proposa de conduire la basse tension aux villages suivants : Les Salines, la Mathurine, la Borelière, l’Ezière, la Terrandière, la Briolière. Ce projet pouvait être étendu si les ressources le permettaient. Il en fut ainsi décidé à l’unanimité. Mais l’arrivée de la guerre a anéanti ces projets.
On peut noter que l’électricité fonctionnait au Thibeuf depuis 1932 grâce à une turbine installée sur la Doulaie. Sa production était liée aux périodes pluvieuses. Elle était nulle l’été car il fallait un courant d’eau suffisant pour son fonctionnement. Néanmoins le système à duré jusqu'à l’arrivée de l’électricité en novembre 1953.
Pendant la guerre, le besoin d’électricité se fit de plus en plus pressant. En effet, cinq éoliennes furent installées à Bournezeau, (aucune à St Vincent Puymaufrais).
1- Au début de la guerre, l’entreprise C
2 - A Forgette, chez le père Marcel B
3 - Une autre fut installée à Villeneuve par Pierre G
Cette éolienne fixée sur pylône métallique, très proche de la maison, n’a pas attendu l’arrivée de l’électricité. Son fonctionnement a pris fin avant 1950. Le système n’était pas au point, les batteries ne remplissaient pas correctement leurs fonctions. En effet quand le vent était fort, les ampoules éclairaient beaucoup et baissaient quand le vent se calmait. Quand le vent était trop puissant, il fallait actionner le frein afin de ralentir la vitesse de l’éolienne. D’autre part, le système était très bruyant. Un jour de grand vent, l’éolienne, qui avait la forme d’une hélice, a été projetée et s’est fracassée à plus de 50 mètres.
Dans ces deux exploitations agricoles, Forgette et Villeneuve, l’éolienne assurait tant bien que mal l’éclairage de la maison, de la grange et des écuries.
4 - Une éolienne était également installée chez M. C
5 - Henri A
Puis, la perspective de l’arrivée de l’électricité a mis fin à l’imagination des plus entreprenants.
En effet en 1948, le conseil municipal a élaboré un projet d’électrification de tous les villages. La réalisation s’est faite entre 1950 et 1956.
Voici dans l’ordre les années de mise en service des transformateurs de Bournezeau, il en a fallu 10 pour couvrir le territoire communal.
La Jarrière a toujours son transfo, mais il n'alimente plus les trois villages de Bournezeau. Suite à une restructuration générale, ces transformateurs ont été progressivement supprimés. Les deux qui restent en place sur Bournezeau sont Villeneuve et la Mathurine.
A Saint-Vincent-Puymaufrais, l’électricité n’arriva dans le bourg qu’en 1949.
Pour couvrir la commune il a fallu 6 transformateurs.
Voici les dates de leur mise en place :
1° Le Bourg 29 novembre 1949
2° La maison Neuve fin 1950
3° Le Pâtis octobre 1953
4° La Ménerie été 1954
5° L’Augoire - 28 juillet 1955
6° La Connelière/Ricotière 27 avril 1956
Seul, celui de L’Augoire subsiste aujourd’hui.
M.
Cette nouvelle énergie a profondément modifié nos métiers et la vie à l’intérieur de nos maisons, avec l’arrivée de l’électroménager et de la télévision.
A propos de télé, on ne sait pas quand la première est arrivée à
Bournezeau, mais peut-être le savez-vous ? On sait par contre que la
7ème télé fut installée à Bournezeau en janvier 1962. C’était
assez cher mais un électricien de La Roche, M. G
Avec l’arrivée de l’électricité, les lampes Pigeon, les lampes-tempête et les lampes à carbure ont alors été jetées dans les buissons. Mais, quelquefois, soigneusement rangées dans les greniers.
Les anciens ont donc vécu la mise en place de cette nouvelle énergie. Leurs petits-enfants comprennent difficilement ce qu’était la vie avant l’électricité.
De même, avec l’ordinateur et Internet les grands-parents d’aujourd’hui ont parfois du mal à imaginer ce que vivent leurs enfants et petits-enfants. Ils sont aussi un peu déphasés.
Mais c’est ainsi que va la vie de génération en génération.