Les Enterrements d’autrefois

Lorsque le docteur passait et prévenait la famille que le malade était en fin de vie, on allait au presbytère et on demandait à Monsieur le Curé de bien vouloir venir donner l’Extrême Onction au mourant. Le prêtre se déplaçait, accompagné d’un enfant de chœur tenant d’une main une petite lampe allumée et de l’autre une clochette qui indiquait le passage du Saint Sacrement. Les passants s’inclinaient ou se mettaient à genoux. Dans la maison mortuaire les pendules étaient arrêtées et les miroirs recouverts d’un voile noir.

Une religieuse ou une voisine venait faire la toilette du mort. On sortait les plus beaux habits et les plus beaux draps de la maison. Les mains étaient jointes et entre les doigts un chapelet était placé.

Au pied du lit, on plaçait une petite table de nuit sur laquelle on posait une soucoupe avec de l’eau bénite, une petite branche de buis bénie le jour des rameaux et un crucifix, généralement sur bois noir.

Dans le bourg, une personne que l'on payait pour cela passait de porte en porte pour avertir de l'heure et de la date de l'enterrement. De même dans les villages, un homme allait partout à bicyclette s'il en possédait une et la famille le payait. A l’église le dimanche, le prêtre recommandait le mort aux prières.

Le soir, le prêtre venait réciter le chapelet. Les amis, les voisins y prenaient part. Le jour de la sépulture, quand les cloches sonnaient, M. le Curé arrivait à la maison mortuaire précédé de la Croix, il bénissait le cercueil recouvert du drap mortuaire en velours. Le corbillard attendait à la porte. Puis, on partait à pied vers l'église.


Un corbillard d’autrefois.(Ste-Radegonde des Noyers) Celui deBournezeau  était roulé par des hommes.

Le corbillard appartenait à la société de Secours Mutuels. Il servait à transporter le cercueil de l’église au cimetière. Il était gratuit pour les adhérents et payant pour les autres. Pour ceux qui ne voulaient pas l’utiliser, le cercueil était posé sur une civière et porté par des hommes. Le service du corbillard prit fin peu de temps après la guerre 39/45.

Ensuite, la paroisse assura ce service gratuitement à l’aide d’un catafalque jusqu’en 1969. Puis, on utilisa l’ambulance d’Eugène Vallet . Vers 1979, Marcel Avril prit le relais. Enfin, il fut remplacé par Didier Faivre le 1er janvier 1988.


Le catafalque de Bournezeau

Il y avait trois classes d'enterrements suivant le montant du denier du culte. La première classe donnait droit aux tentures noires. Les piliers de l'église étaient recouverts de bannières noires. Derrière le prêtre et les enfants de chœur venait la personne qui portait le cierge d'honneur (un ami très proche). Puis, quatre personnes portaient “la brunette” aux quatre coins du corbillard. La famille suivait : les hommes avec un brassard noir et les femmes avec un grand voile noir qui leur cachait le visage.


Le “Baiser de paix”de Puymaufrais
Les assistants montaient à l'offrande et embrassaient “le baiser de paix”
(Petite plaque avec un Christ en croix)

A côté, un enfant de chœur tenait une corbeille pour recueillir l'offrande pour les services de la paroisse. Pour avertir de ce moment, la cloche tintait et les hommes qui, pendant l'office étaient au café, se précipitaient vers l'église. La cérémonie finie, le cortège partait pour le cimetière en procession derrière le prêtre et le corbillard, en récitant le chapelet.

Au cimetière, après les prières, chacun jetait un petit caillou sur le cercueil. Puis, avant de repartir chez eux,les proches se mettaient en rangs à la porte du cimetière pour recevoir les condoléances de la foule, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre.

Annette  Bossard