Jeanne C
Jeanne C
Dès son plus jeune âge, Jeanne C
Elle patine et arrive à une telle perfection qu’au Winter-club, cercle
dont elle est membre, elle est désignée pour concourir à Montréal, puis
dans d’autres villes du Canada, et aux Etats-Unis. Sur la glace
québécoise, l’élégance de Jeanne se remarque rapidement. Elle commence
alors à collectionner les trophées avec son partenaire, et pas avec
n’importe qui, Norman S
Une même grâce pour un couple de patineurs qui va bientôt être séparé par la guerre.
En 1914, alors que ses trois frères sont partis sur le front, quelque part en Europe, Jeanne suit une formation d’infirmière dans, “Le Saint John’s Ambulance, de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem”.
Pendant quatre ans, Jeanne s’occupe bénévolement des grands blessés, rapatriés du front, dans un hôpital militaire près de Montréal. Elle a un grand sens du devoir, toujours à l’écoute des autres.
Au crépuscule de la guerre, la jeune C
En 1920 et 1921, elle remporte le titre de championne du Canada. En 1920,
elle est sélectionnée pour les compétitions à Lake Placid, dans l’Etat de
New- York. Le couple Jeanne C
« J’ai été très surprise avait-elle confié, à l’époque, à un journaliste. Le couple concurrent avait mal patiné et voilà, nous étions champions ! ».
Un titre de gloire qui annonce déjà la fin de sa carrière. Un an plus tard, ses parents décident de rentrer en France, le pays d’origine de son père. Ils s’installent en Touraine.
Un jour, Jeanne C
En posant ses bagages en Vendée, Jeanne prend la double nationalité et range ses patins au fond d’un coffre.
« On l’a vue patiner deux fois, raconte Renée, une de ses filles. Pendant les hivers 1936 et 1940, sur un étang gelé en contrebas du domaine. Nous étions ébahies. Quelle élégance ! Elle nous tenait par la main. Un souvenir inoubliable ».
Il faut dire que leur mère n’était jamais avare de ses histoires sur glace. Nostalgique ? Sûrement, surtout qu’elle ne se reconnaît plus dans le patinage moderne. « C’est devenu de la gymnastique » disait-elle avec humanité. Certainement que ses patins la démangeaient, elle, l’esthète, l’artiste des courbes.
Une partie d’elle même était sans doute restée dans son lointain Canada. Jeune fille, elle a traversé 17 fois l’Atlantique en paquebot. La dernière fois en avion, c’était au mois de juin 1973, elle avait 82 ans. Elle avait trouvé que Montréal avait beaucoup changé.
Jeanne est une catholique fervente. Dans son livre de méditation, elle a inscrit en anglais, cette pensée qui était probablement devenue une sorte de règle de vie :
« Dans la providence de Dieu, de la souffrance peut venir tout bien, c’est le moyen d’élever l’homme, l’être humain jusqu’au sommet de la grandeur terrestre et de le conduire à l’éternelle béatitude après sa mort ».
Sa dernière pirouette, elle l’exécute le 8 décembre 1984 au château du
Thibeuf de Bournezeau. Jeanne E
Son petit fils rappelle : « qu’elle a vécu la naissance de la technologie et a su évoluer avec son temps ». Elle qui ne s’est jamais plainte et qui a pourtant connu des sujets d’inquiétudes, croit en l’avenir et fait confiance à la jeune génération. C’est probablement un des messages qu’elle nous laisse aujourd’hui.
Le destin de Jeanne C
Elle a aussi conservé ses patins. Certes, le cuir a vieilli, est
élimé, flasque et rongé par le temps. Il a perdu de son lustre d’antan.
La lame oxydée ne renvoie plus aucun reflet et quelques vis ont même
sauté en chemin. Ces patins à glace renferment pourtant une histoire
extraordinaire, celle de Jeanne E
Plongées au milieu des photos d’époque jaunies et des coupures de presse écornées mais précieusement gardées, Charlotte, Élise et Renée, ses trois filles, remontent le fil du temps : “Quand Jeanne glissait sur le toit du monde”.
Pour son époque, on peut dire qu’elle représentait la femme moderne. La patineuse franco-canadienne a vécu 60 ans en Vendée.