Éclairage Public

Le 10 novembre 1889, M. le maire, Aristide Daniel-Lacombe, expose au conseil municipal, qu’il a reçu des propositions d’un Sieur F. PARPAILLON négociant à Bordeaux, ayant pour objet l’éclairage des rues du bourg au gaz hydrocarburé (pétrole). Il rappelle que l’expérience faite il y a quelques jours avec une lanterne, placée à l’angle de la maison de M. PROUST, a permis à la population de se rendre compte de ce mode d’éclairage. M. le maire est certain que cette innovation a été favorablement accueillie. Il ajoute que la traversée du bourg sur des rues sinueuses et étroites constitue chaque soir, pour les voitures (à cheval) et les piétons, une cause permanente de danger et que l’éclairage public réaliserait une amélioration considérable pour toute la population agglomérée.

Le maire estime que si le conseil admettait cette proposition, il y aurait lieu d’éclairer seulement entre le premier octobre et le premier avril, soit 180 jours. Mais pour éviter le gaspillage, il faudrait tenir compte des phases de lune, ainsi il n’y aurait que 120 jours d’éclairage entre 5 et 10 heures du soir. Le maire pense aussi que 13 lanternes correctement placées seraient suffisantes pour obtenir un résultat convenable.

Le maire expose au conseil le coût global de cet éclairage :

- L’acquisition des lanternes et accessoires avec poteaux supports et frais d’installation, s’élèverait à 600 francs.

- L’achat du gaz (pétrole) au prix de 65 centimes le litre s’élèverait à 240 francs par an. L’achat se ferait au fur et à mesure des besoins chez M. PARPAILLON.

- Il conviendrait également d’ajouter le salaire du préposé à l’allumage, 50 centimes par jour, soit 60 francs par an.

Il fallait en effet allumer et éteindre chaque soir les lanternes, et faire de temps en temps le plein de la petite réserve. Pour ces manœuvres, l’échelle devait s’imposer, car les lampes se situaient à une hauteur de 3 mètres environ.


Photo  prise vers 1900/1910, elle laisse apparaître un réverbère d’éclairage au pétrole

Après l’exposé du maire le conseil délibère :

« Compte tenu que la situation financière de la commune permet de supporter facilement cette dépense, et que l’éclairage des rues du bourg, pendant les longues soirées d’hiver, est d’une incontestable utilité, le conseil décide d’adopter les propositions concernant l’éclairage public au gaz hydrocarburé »

En conséquence, il ouvre les crédits nécessaires à cette acquisition et donne pouvoir au maire pour traiter avec M. PARPAILLON, mais par prudence, le 1er contrat ne doit pas dépasser six années.

Cet éclairage public a dû se mettre en place dès la fin de 1889 ou au début de 1890.

On ne sait pas combien de temps a duré ce système d’éclairage, mais en 1915 il fonctionnait encore puisque l’allumeur des réverbères réclamait 10 francs d’augmentation par an. Il a probablement fonctionné jusqu’à l’arrivée de l’électricité, en 1929.


Le transformateur vu des Halles (après 1929)

Le conseil municipal, lors de sa réunion du 4 novembre 1928, envisage très vite l’éclairage public à l’électricité qui vient d’arriver dans le bourg. Le conseil donne mandat au maire pour traiter avec la société “Vendée Électricité” de la Roche-sur-Yon, pour l’installation d’un réseau d’éclairage électrique.

Le 30 décembre 1928, le conseil, unanime, autorise Louis ROUZEAU, maire, à acquérir les fournitures et l’installation de 14 lampes, dont une de 100 bougies (watts) et 13 de 50 bougies, (les lampes actuelles en font 5 à 6 fois plus) ainsi que l’appareil d’éclairage et d’extinction automatique.

Les 14 lampes étaient placées aux endroits cités ci-dessous :

 1°- Mur de Beauregard en face de l’hôtel du Cheval Blanc.

 2°- Maison HERBRETEAU, route des Pineaux.

 3°- Maison BLANCHARD, charcutier.

 4°- Mairie (ancienne maison Neveau).

 5°- Maison FONTENEAU.

 6°- Maison Melle SEGUIN.

 7°- Maison FORGERIT notaire.

 8°- Maison Pierre Daniel-Lacombe.

 9°- Maison Chat-Verre.

10°- Maison REMAUD épicier.

11°- Au transformateur, (ce qui confirme que l’électricité est bien arrivée en 1928).

12° - Maison SUIRE.

13° - Maison CORBINEAU.

14° - Remise de M. MESNIER.

Le montant de l’investissement s’élevait à 4 500 francs, la mise en service de l’éclairage public a dû se faire en 1929.

Pour le bourg de St Vincent Puymaufrais, il a fallu attendre 1954 pour voir l’installation de l’éclairage électrique public.

Henri Rousseau

Sources :Informations recueillies dans les délibérations du conseil municipal et dans les recherches de l’Abbé SEGUIN