Des québécois à Bournezeau


  Le lundi 23 mai 2016, à l’initiative de Jean-Michel GODET de la Perdrière, nous avons accueilli à la mairie de Bournezeau 5 canadiens, tous frère et sœurs, natifs de Sudbury Ontario. Ils avaient fait des recherches généalogiques pour trouver leur ancêtre, Denis Véronneau, parti de Bournezeau en 1659, au temps de Louis XIV.

Les personnes présentes :

  Donald DENNIE et Lise DENNIE demeurent  toujours à Sudbury dans l’Ontario.

  Monique MIDGLEY demeure à Burlington Ontario à 450 km, près des Grands Lacs.

  Carole DENNIE demeure à Ottawa Ontario à 500 km de Burlington et à 600 km de Sudbury et Hélène DENNIE demeure à Gatineau, Québec à 20 minutes de chez Carole, de l’autre côté de la rivière des Ataouais qui sépare l’Ontario du Québec.

  Avaient été invités des membres de la commission histoire (six étaient présents), quatre personnes de la famille VÉRONNEAU de la Ramonerie, Renée ESGONIÈRE dont la mère Jeanne CHEVALIER était d’origine québécoise, (voir Au fil du temps n°15 l’article sur la championne du monde de patinage artistique), sa cousine canadienne, Jean-Michel GODET et le contact des québécois en France, Claude BODIN.



En haut : Carole, Donald 
Au milieu : Lise, Monique
Au premier plan: Hélène,

  La difficulté des recherches au Canada

  C’est Donald qui nous les a racontées :

   « Notre grand-père disait toujours qu’il était d’origine écossaise parce que dans la région où il est né, il y avait beaucoup d’écossais.

   Pour trouver nos ancêtres, nous avons commencé à chercher du côté de l’Écosse. Hélène est allée en Écosse. Elle n’a pas trouvé de DENNIE. »

   Et Hélène :

   « Mon grand-père nous avait raconté que c’étaient son père et son grand-père qui avaient émigré et que ce dernier était décédé sur le bateau.

   Nous sommes allés à Edimbourg. Nous avons épluché tous les registres des bateaux sans trouver de Dennie qui aurait été jeté à la mer. C’était impossible. »

   Donald :

    « C’est par hasard, en discutant avec quelqu’un du côté d’Ottawa, de la généalogie des DENNIE, qu’il nous a dit que notre ancêtre, c’était Denis VÉRONNEAU.

   On aurait pu chercher toute notre vie sans rien trouver. De DENNIE à VÉRONNEAU, il y avait un pas à faire quand on fait des recherches généalogiques ! »

   Carole :

   « Denis VÉRONNEAU a eu16 enfants. Il a eu deux épouses : avec la première, Sonia, il a eu 7 enfants et avec la deuxième, c’est notre ancêtre la deuxième, il a eu 9 enfants. Peut-être les gens de la première épouse ont gardé le nom de VÉRONNEAU mais certains de la deuxième épouse ont pris le nom de DENNIE. Son fils s’appelait François VÉRONNEAU et on disait François VÉRONNEAU dit DENNIE. »

   Donald : « Ils écrivaient DENNIE. Nos ancêtres demeuraient à “Les cèdres” qui est à l’ouest de Montréal. Pour des raisons sans doute de travail, ils se sont rendus dans l’Ontario dans la région de Perth qui est une région très écossaise, très anglaise.

   Ce que j’ai trouvé dans les recensements de 1861, c’est que l’énumérateur, sans doute écossais, quand on lui disait Denis, il comprenait Dannie. Alors, le nom est resté comme ça. Mon grand père s’appelait François. On l’a appelé Franck toute sa vie. C’est devenu anglicisé par la force des choses.

   Dans la région, il y avait d’autres familles aux noms français, et on appelait ça “the french line” donc la ligne des français, parce que c’était que des familles françaises. C’était anglicisé, de VÉRONNEAU à DENNIE. »

  D’après les recherches de la Commission Histoire, un Denis VÉRONNEAU est né en 1655. Si c’est lui qui est parti au Québec en 1659, à l’âge de 4 ans, on peut penser qu’il est parti avec ses parents : Louis VÉRONNEAU et Perrine BARY, tous deux nés à Bournezeau. Ce Denis s’est marié le 26 mai 1664 à La Pointe-aux-Trembles avec Catherine GUERTIN et ils ont eu 10 enfants. Il est mort à Boucherville en 1730.

  Dix générations de VÉRONNEAU

  En cherchant la généalogie des VÉRONNEAU de la Ramonerie on peut remonter le temps jusqu’en 1607.

Annette et Martine VÉRONNEAU nées en 1950 et 1955 à la Ramonerie
filles de
Albert né en 1927 à la Ramonerie
fils de
Louis “Abel” né en 1898 à la Petite Forêt
fils de
Benjamin “Constant” né en 1858 à la Vincenterie
fils de
  Charles né le 19 octobre 1796 à Bournezeau.
Il s’est marié en secondes noces le 11 janvier 1837 avec Eugénie Drapeau.
Celle-ci avait 40 ans à la naissance de Benjamin et Charles près de 65 ans !
fils de
Mathurin né vers 1750
fils de
François né vers 1720
fils de
Julien né vers 1693
fils de
Denis né en 1655 à Bournezeau et exilé au Québec en 1659
fils de
Louis VÉRONNEAU baptisé à Bournezeau en 1607. Il se serait marié à Bournezeau en 1647 avec Pauline BARY baptisée à Bournezeau en 1611.


Une partie du groupe lors de la rencontre à la mairie.

  Entre Julien et Denis, le lien n’est pas clair. En cherchant sur Internet, on observe toujours dans les différentes sources que Denis est le fils de Louis VÉRONNEAU et Perrine BARY. Par contre, sa date de naissance varie selon les sources : On trouve 1655, ce qui parait logique puisque les parents se sont mariés en 1647 ; Mais, par ailleurs on trouve, avec les mêmes noms de parents, des dates de naissance différentes : 1643 ou 1634. Cette dernière date correspondrait peut-être mieux aux conclusions de nos amis québécois puisqu’ils parlaient d’un Denis VÉRONNEAU qui aurait eu 25 ans en 1659.

  Quoi qu’il en soit, le père de Julien était plutôt un cousin de Denis, car celui-ci ne pouvait être le père, s’il était au Québec depuis 1659.

  On voit que ces recherches ne correspondent pas de façon certaine avec celles que les canadiens nous ont présentées. Les noms des épouses ne sont pas les mêmes et les québécois pensaient que leur ancêtre était venu seul à l’âge de 21 ans.

  Il reste une part de mystère : Les registres de cette époque ne permettent pas de façon certaine d’identifier ce Denis VÉRONNEAU qui est parti de Bournezeau pour faire souche au Canada. La famille DENNIE nous a assuré qu’il y a beaucoup de VÉRONNEAU du côté de Montréal. Sont-ils tous des descendants de ce même Denis ?


Au Moulin de la Cave,  de la cadette à l’aîné –
Carole, Hélène, Lise, Monique et Donald

  Des départs vers le Québec

  Au temps de Louis XIV, des français se sont installés au Québec appelé alors “Nouvelle France”. Ils étaient motivés par leur état de pauvreté, ou par les promesses de terres qu’on leur offrait. Des militaires restaient là-bas et s’y mariaient. Ils ont cherché à faire nombre en ayant beaucoup d’enfants : Denis en a eu 16 ! En France aussi, les familles étaient nombreuses. Au Québec, un homme qui n’aurait pas été marié à 16 ans aurait dû payer une amende. Par contre, à cette période où les protestants devaient s’expatrier vers l’Allemagne ou la Suisse, pour entrer au Québec, ils devaient devenir catholiques.

  Vers le milieu du 17ème siècle, six personnes ont quitté notre commune pour le Québec :

  - Marie CHÂTAIGNIÉ née à Bournezeau vers 1622 mariée à Québec en 1656 avec Jean Baptiste LEFEBVRE dit Chartrand et morte en février 1699

  - Jean BOILAR né en 1645 marié le 18 novembre 1680 avec Jeanne MARANDA mort en avril 1737 au Québec 1 enfant : Mathurin

  - Marie TROTIN vers 1646 à  Bournezeau mariée en 1662 avec Michel BOUCHARD et morte en 1682 à Rivière-Ouelle au Québec

  - Jacques DURET né en 1656 à Bournezeau, marié avec Catherine JAMIN en 1687 et décédé en 1723 à Québec. 8 enfants

  - Michel GORON dit Petitbois né vers 1636 à Puymaufrais. Soldat marié en 1668 avec Marguerite ROBINEAU, décédé au Québec en 1716. 3 enfants -

  - Denis VÉRONNEAU né en 1655 à Bournezeau marié en 1689 à La Pointe aux Trembles au Québec à Catherine GUERTIN et mort en 1730 à Boucherville. 10 enfants.

  Dompierre-sur-mer dispose d’un mémorial de ceux qui sont partis au Québec, et la bibliothèque de Rochefort est aussi une source intéressante pour se documenter sur les départs.


Le groupe à la sortie de la mairie

  La rencontre du 23 mai 2016 nous a permis d’explorer nos relations avec les québécois. Au cours des échanges nous avons présenté aussi notre commune. Les guerres ont été évoquées : Des ancêtres des deux familles ont connu les tranchées de la Grande Guerre.

  Joseph BONNET a rencontré beaucoup de québécois sur les chemins de Compostelle et ils parlaient français !

  Nous avons offert un exemplaire de la collection “Au fil du temps” et donné les références de notre site Internet. Nous nous sommes quittés après les remerciements à Jean-Michel GODET et la promesse de continuer les échanges à distance.

  Le comité de rédaction