Portrait d'un jeune Bournevaizien : Jean-Michel DIEUAIDE

 
  Trois semaines avant sa mort, René GIRAUDEAU a donné le texte ci-dessous à la Commission Histoire.

René raconte la vie de Jean-Michel DIEUAIDE qu’il a bien connu. Il retrace le parcours, plutôt réussi, de ce musicien professionnel.
 
  En septembre 1960, la famille DIEUAIDE (homme, femme, 4 enfants) est mutée à la gendarmerie de Bournezeau. Le père devient alors chef de brigade. Second de la fratrie, Jean- Michel a 8 ans. Cette famille connaît les dernières années de la brigade de Bournezeau dissoute en 1964, et
regroupée sur Chantonnay. Ses bâtiments servent ensuite de manufacture de confection sportive (Kempf) et de laverie pour l'insertion.


  Plus tard, en janvier 2006, l’ex-gendarmerie de Bournezeau est détruite. Elle a abrité pendant 125 ans les gendarmes du pays.


  Comme d’autres enfants, le jeune DIEUAIDE a l'oreille fine et son loisir épanouissant, “c'est l’harmonium de l'église”, sur le clavier duquel il a plaisir à faire courir ses doigts et inventer de nouvelles harmonies.


  À 13 ans, au cours d’un stage d'élèves organistes, il joue sur le grand orgue de la cathédrale de Luçon. Il est remarqué par Abel GABORIT, titulaire, et Claude RAFFIN, responsable diocésain de la musique liturgique. À ce moment, Jean-Michel exprime sa vocation : « J'ai toujours pensé que je ne saurais rien faire d'autre que la musique.»
   Son parcours scolaire est classique : Richelieu. Pensionnaire à Jean XXIII, il s'ouvre aux arts et aux humanités puis Conservatoire régional de musique d'Angers, où il rencontre son maître : André ISOIR, musicien virtuose. Il suit ses cours pendant 5 ans. Entre-temps, il intègre le conservatoire national supérieur de Paris et  la Sorbonne (pour finir ses études de musicologie).


  En 1974, il devient organiste et maître de Chapelle à Ste-Jeanne-de-Chantal à Paris, recruté par un certain… Jean-Marie LUSTIGER. Devenu archevêque de Paris, le cardinal LUSTIGER lui demande de réorganiser l’ensemble de la musique à Notre-Dame.
  C’est ainsi que Jean-Michel met en place un partenariat entre l'état (ministère de la culture  Jack Lang), la mairie de Paris (Jacques Chirac) et le Diocèse. 


   En 1993, il est nommé maître de chapelle de la cathédrale Notre Dame de Paris.


   En 1997, JEAN-PAUL II est à Paris avec la Jeunesse Mondiale. C’est Jean-Michel qui est chargé de coordonner la musique et les chants des groupes.
  
  

  
Jean-Michel Dieuaide savoure désormais le temps devant les quatre claviers
de l’orgue qu’il a contribué à construire, à l’église de Commequiers.

  Il finit sa carrière professionnelle au poste d’inspecteur de la musique, en charge de la coordination pédagogique des 18 conservatoires de la ville de Paris et prend sa retraite en mars 2014, sans couper les ponts avec la capitale, où sa femme travaille encore.


  Depuis 1979, il aménage son pied-à-terre à Commequiers où il construit de toutes pièces, avec les gens du pays, professionnels du bois et du fer, un grand orgue : 2000 tuyaux, 30 jeux, quatre claviers, pédalier, une mécanique moderne, solide et durable. Cet orgue a déjà fait l’objet de plusieurs enregistrements.
  Lors d'un concert à Commequiers, nous avons pu parler avec lui. Jean-Michel n’a jamais oublié  Bournezeau. Quand il y passe, il s'arrête et regarde avec nostalgie le puits du square situé près de l'ancienne gendarmerie. Il pense aussi à la place de l'église, la cure et son jardin, vers lesquels il courait pour se défouler sur le vieil harmonium, qui lui aussi a pris quelques rides !

   René GIRAUDEAU