Châteaux et Logis de Bournezeau et de Saint-Vincent-Puymaufais 

Le patrimoine de Bournezeau et Saint-Vincent-Puymaufrais est riche de châteaux et de logis d’époques différentes qui s’intègrent en général à la vie des familles qui les ont occupé et ont marqué l’histoire de notre commune. C’est pourquoi nous allons les inventorier avant de les décrire en détail dans de prochains numéros.

Le Vieux Château

Bournezeau, cœur d’une vaste seigneurie dès l’époque médiévale, possédait depuis très longtemps un château fort, sans doute dès le XI ou XIIème siècle. Malheureusement il n’en reste aujourd’hui quasiment aucune trace. (voir Au Fil du Temps n°1)

Au XVIIème siècle, sous l’impulsion de la famille Bardin, le château a probablement été transformé en gentilhommière avec d’imposantes dépendances qui ont servi de granges que l’on peut toujours voir encore aujourd’hui rue de l’abbaye.

Ajoutons qu’il est probable que le château ait été incendié pendant la Guerre de Vendée par le général républicain Léchelle le 12 septembre 1793.

Différents seigneurs de Bournezeau :
-De Brienne (XIVème et XVème)
-De la Trémoille (XVème et XVIème)
-Rouhault (XVIème) et Bardin (XVIIème)
-Creil (XVIIème et XVIIIème)
Il appartient aujourd’hui à la famille Moitié.

Le Logis de Beauregard

A la sortie de Bournezeau, en direction de Sainte-Hermine, le logis de Beauregard domine la rivière La Doulaye.

Le bâtiment se compose de deux corps de batiments en équerre défendus par une tour d’angle. La cour intérieure s’ouvre sur deux porches voûtés.

Ce logis date probablement du XVIème et XVIIème siècles.

Il est la propriété de Mme Dupont.

Le Logis de la Miltière

A cent mètres de la salle des halles, le logis de la Miltière s’intègre au bourg de Bournezeau.

La porte d’entrée est ancienne comme l’indique la date gravée sur le fronton : 1605. Néanmoins, la façade donnant sur la rue de la Miltière a été remaniée probablement vers le XIXème siècle.

Par contre, la façade que l’on aperçoit entre deux maisons du chemin de la Motte (les n° 2 et 4) a gardé ses caractéristiques d’origine (XVIIème siècle). Ces deux maisons étaient autrefois des dépendances du logis (granges et écuries).

La famille Grangé en est propriétaire.

Le Château de la Corbedomère

A quelques kilomètres du bourg de Bournezeau, en direction de Sainte-Hermine, se cache derrière un écrin de verdure le château de la Corbedomère.

Sur l’emplacement d’une ancienne gentilhommière, a été construit par la famille Daniel-Lacombe, en 1898, le château que l’on peut voir aujourd’hui. Il est de style italien avec loggias, porches et pavillons en décrochement.

Il ne reste rien de la demeure précédente si ce n’est la chapelle sur laquelle est inscrite la date de 1643.

La Corbedomère a appartenu pendant plusieurs siècles à la famille Esgonnière. Aujourd’hui M. Soulé en est le propriétaire.

Le Château du Thibeuf

Situé sur l’axe Bournezeau - Les Pineaux, à quelques encablures de la Corbedomère, le château du Thibeuf est constitué d’un long corps de logis agrandi par une aile en équerre.

Il a été construit par la famille Esgonnière au XVIIème siècle, avec des aménagements dans les siècles suivants. Au XVème siècle, la terre du Thibeuf appartenait à la famille Desbordes puis aux Petiteau. Elle passa enfin à la famille Esgonnière, propriétaire encore aujourd’hui.

Le Pavillon

Construit à la sortie du bourg de Bournezeau dans un lieu boisé, le Pavillon est une demeure bourgeoise édifiée en 1867 par la famille Tillier. En 1911, la propriété est achetée par Louis Rouzeau, maire de Bournezeau. Elle passa en 1951 à Pierre David, docteur en médecine et passionné de chevaux, notamment des purs-sangs. La famille David est toujours propriétaire.

Le Château du Chêne-Bertin

En prenant la direction de la Roche-sur-Yon, il est possible d’apercevoir la façade du château du Chêne-Bertin. Il a été construit en 1859 par la famille Brillaud dans un style Louis XIII, style qui se caractérise par l’utilisation de la brique apparente.

Depuis le XVIème siècle jusqu’à aujourd’hui, la terre du Chêne-Bertin a connu différents propriétaires, entre autres les Aulneau, les De Montillet et aujourd’hui  M. Chadeau.

Le château de la Girardière

A l’écart de toute voie de circulation, le château de la Girardière est à plusieurs kilomètres de Bournezeau.

Dès le XIVème siècle, il est mentionné un seigneur de la Girardière : Guillaume d’Appelvoisin.

L’édifice actuel date probablement du XVIIème siècle, encore a-t-il été modifié par la suite.

La famille Pyniot est restée propriétaire de la Girardière plusieurs siècles (du XVIème au XVIIIème siècle). Cette famille protestante a été contrainte d’abjurer sa religion en 1685.

La propriété appartient aujourd’hui à M. Bohineust, ancien maire de Bournezeau.

Le Château des Humeaux

Ce château, situé à la sortie du bourg de Bournezeau en direction de la gare, a été décrit en détail dans le n°4 de “Au fil de temps”, par son actuel propriétaire, Jérôme Lœvenbruck.

Le Château de la Roche-Louherie

Le château de la Roche-Louherie est situé sur le territoire de Saint-Vincent-Puymaufrais. Il domine la vallée du Lay.

Ces terres appartiennent depuis plusieurs siècles à la famille De Béjarry. Le château actuel ne date que du XIXème siècle et pour cause : l’ancien château a été canonné et incendié à deux reprises pendant la guerre de Vendée par les Républicains.

Jouxtant le château, une chapelle a été édifiée à la même époque.

Le Logis de la Ricotière

Situé sur les bords du Lay à Saint-Vincent-Puymaufrais, le logis de la Ricotière date du XVIIème siècle et surtout du XIXème siècle. Il ne reste que peu de chose du XVIIème : la grande cheminée de la cuisine. La chapelle a été construite en 1857. Seul l’autel est du XVIIIème siècle : il se trouvait dans l’église de Puymaufrais lors de son incendie par les Colonnes Infernales républicaines en 1794. Il a été retrouvé intact dans les débris.

La fuie ou pigeonnier de forme circulaire a été construite à l’écart du logis au XVIIème siècle.

Plusieurs familles se sont succédées à la Ricotière : Barré, de Citoys, Buor de la Voye. Le logis a été par la suite revendu à diverses reprises. Il est la propriété de Mme Brillaud.

L’Abbaye de Trizay

Juste avant de franchir le Lay en direction de Sainte-Hermine, on aperçoit sur la gauche plusieurs édifices anciens récemment restaurés : c’est l’abbaye de Trizay.

Sa construction remonte au XIIème siècle. Elle a souffert de la Guerre de 100 ans et des Guerres de Religions.

L’église abbatiale existe toujours, ainsi que la salle capitulaire. Le bâtiment du XVIIIème siècle, le plus imposant aujourd’hui encore, devait servir à loger les moines. M. Cotencin en est le propriétaire.

Il existe d’autres demeures de caractère qui ne sont pas répertoriées ici, notamment du XIXème siècle. Il est quelquefois difficile de retracer leur histoire.

Vincent Pérocheau

Sources :
- “Le Patrimoine des communes de Vendée”, Flohic, 2001.
- “De châteaux en logis, itinéraires des familles de la Vendée” Archives de Guy Raignac, 1989.
Toutes les photos appartiennent au comité de rédaction.