les temps anciens à Bournezeau | Population 1680-1700 |
Population
de 1700 à 1902 |
Population de Puymaufrais |
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L’étude de la population de Bournezeau sous l’Ancien Régime, c’est-à-dire avant la Révolution Française, ne peut s’appuyer que sur les registres paroissiaux tenus par les prêtres de la paroisse. Ils ne remontent pas au-delà de 1680. Il en existait auparavant mais ils ont malheureusement disparu. Pour Puymaufrais ne subsistent que les registres postérieurs à 1643. Les plus anciens de Vendée se trouvent à la Bruffière et commencent en 1508, bien avant l’édit de Villers-Cotterêts de 1539 qui institue la tenue des registres paroissiaux en langue française et non plus en latin.
Il ne subsiste aucun autre document d’archives comme par exemple un recensement par feu (ou foyer), qui pourrait nous renseigner sur la population de Bournezeau avant 1791. C’est pourquoi il est impossible de connaître le nombre d’habitants de la paroisse que ce soit au Moyen-Age ou sous l’Ancien Régime.
A partir du XIXème siècle, les données sont beaucoup plus nombreuses et permettront de peaufiner notre étude. Nous y reviendrons dans les prochains numéros.
Commençons par la période de 1680 à 1700. Louis XIV est roi de France depuis 1643 et le restera jusqu’à sa mort en 1715.
Le curé de Bournezeau est Pierre
Le curé
Ainsi nous avons une idée précise des métiers qu’il y avait à Bournezeau à la fin du XVIIème comme le montre le tableau de la page 4.
Parmi au moins 6 notaires que comptait la paroisse, 2 avaient en plus
des responsabilités politiques : René
D’autres habitants occupaient des fonctions importantes : Jean
Au niveau de l’organisation de la paroisse, on retrouve le curé et son vicaire, un sacristain et le fabriqueur (personne chargée des intérêts matériels de la paroisse).
Bien entendu la grande majorité de la population de Bournezeau occupait
un travail agricole. On y trouvait des journaliers, des laboureurs, des
fermiers, des domestiques… Le curé
On a enfin la trace d’un régent, c’est-à-dire d’un instituteur. Y avait-il pour autant une école ? N’était-il pas chargé exclusivement de l’éducation des plus riches ? Nous l’ignorons. Un seul constat : peu de personnes savaient signer.
Sur un plan purement démographique (voir tableaux, pages 4 et 5), on remarque que le nombre des baptêmes par an est en moyenne de 48, alors que celui des mariages est de 12. On peut raisonnablement supposer un taux de natalité fort : au moins 4 enfants par femmes. La majorité des mariages étaient contractés par des individus de la même paroisse, mais les unions avec des personnes de paroisses voisines n’étaient pas rares.
La moyenne des décès par an est de 37. Toutefois le nombre d’enfants
décédés avant d’avoir atteint 1 an semble trop faible à une époque où
beaucoup d’enfants mourraient à la naissance. Le curé Avril ne notait donc
pas les sépultures des enfants morts en bas âge jusqu’en 1693. Et
lorsqu’on survivait à l’enfance, on atteignait rarement l’âge de 60 ans et
encore moins souvent l’âge de 80 ans. Il est à noter que les âges
mentionnés dans les registres étaient très approximatifs : à l’époque
rares étaient les individus qui connaissaient exactement leur âge. Par
ailleurs,
L’année 1694 est marquée par une crise démographique qui toucha toute la France, et avec elle une bonne partie de l’Europe. Le pic du nombre de morts à Bournezeau en est le révélateur. Sur l’ensemble du royaume, la récolte de l’année précédente, après plusieurs mauvaises années, est médiocre. L’hiver qui suit est rude. Entre janvier et mars 1694, 31 bournevéziens décèdent, alors qu’en temps normal il y a en moyenne 3,4 décès par mois. S’ajoute un printemps sec qui influe directement sur la qualité et la quantité des semences. La famine se poursuit en faisant en moyenne près de 6 morts par mois dans la paroisse et touche toutes les tranches d’âge. Paradoxalement le nombre de baptêmes ne chute pas contrairement à d’autres endroits. Par contre le nombre de mariages est très faible : seulement 3. Il faut attendre 1709 pour trouver un si petit nombre de mariages à Bournezeau.
La famine de 1693-1694 est donc la conséquence de la dégradation climatique qui se poursuivra jusqu’en 1710 dans toute la France, avec un climat qui se caractérise par un hiver froid et un été « pourri ».
Les registres paroissiaux de Bournezeau nous apprennent encore une autre réalité : des protestants vivaient dans la paroisse.
Le 30 mai 1681, le curé Avril note :
« Jacques
Le 3 mai 1683, Le curé
Puis en 1685, Louis XIV décide de révoquer l’Edit de Nantes promulgué en 1598 par Henri IV. Les Protestants n’ont désormais plus de reconnaissance légale et doivent abjurer leur religion . Leurs enfants doivent être baptisés et leurs lieux de culte détruits. En 1686 une femme décédera au « Temple de ce bourg de Bournezeau ». S’agit-il du lieu de culte des Protestants ? C’est vraisemblable.
A partir du 13 mai 1685 et jusqu’au 16 janvier 1686, on comptera 19 actes d’abjurations à Bournezeau. Au total 15 hommes (dont 2 de Chantonnay et 1 de la Chapelle-Achard) et 14 femmes (dont 1 des Pineaux), le plus souvent en couple avec enfants (28 garçons et filles), vont abjurer le protestantisme. Ces différentes abjurations sont-elles sincères ou forcées ?
L’exemple le plus marquant vient d’un gentilhomme de Bournezeau :
Etienne
A partir de 1687, un prédicateur de l’ordre de Saint
Dominique, nommé
En 1689, un mariage est célébré par « frère Thomas
La présence de missionnaires dans la paroisse au lendemain de la Révocation de l’Edit de Nantes, indique probablement la volonté des autorités religieuses catholiques d’effacer toute trace de protestantisme par une évangélisation des populations.
A l’aube du XVIIIème siècle, peut-on donner un chiffre global du nombre d’habitants de Bournezeau ? On peut avancer le chiffre de 1000 à 1200 habitants. A priori ce chiffre progressera lentement jusqu’à la Révolution.
(1)Une dispense est accordée par l’évêque, voire le pape, lorsqu’il y a un certain degré de parenté entre les époux ou lorsqu’il y a suppression de un ou plusieurs bans (3 proclamations de bans au total faîtes lors des messes paroissiales) Les actes de 1696 ont disparu.
Visite de l’évêque de Luçon le 24 novembre 1680.
Sépulture du 22 mars 1682 :
"Le vingt-deuxième de mars jour des Rameaux a été enterré le corps de
défunt Michel
Mariage du 3 mai 1683 :
"Le trois de mai audit an, après une proclamation de bans, et la dispense
des deux autres accordée par Monseigneur l’Evêque pour des raisons à lui
connues, Pierre
Sépulture du 17 août 1690 :
"Le même jour a été inhumée au cimetière Catherine
Sépulture du 28 août 1690 :
"Nicole
Nouvelle visite de l’évêque le 11 mai 1692.
Sépulture du 25 avril 1698 :
"Le vingt-cinquième du mois d’avril 1698 a été enterré au cimetière de
cette paroisse le corps de François
Baptême du 21 mars 1699 :
"Le vingt-unième jour de mars, le samedi matin on a trouvé exposé sous les
halles de ce lieu un garçon né du jour précédent a ce que l’on a vu ;
dont on ne sait le père ni la mère, lequel a été baptisé par moi soussigné
et nommé Pierre, par Jean
Le curé
Sépulture du 26 mars 1700 :
"Le vingt six de mars 1700 a été inhumé au cimetière de ce lieu le corps
de défunt Gilles
Visite de l’archevêque de Luçon le 16 mai 1700.
Sépulture du 21 octobre 1700 :
"Le vingt-unième d’octobre 1700 a été inhumé au cimetière de ce lieu le
corps de défunt René